Fin du forfait de stockage illimité Amazon Drive : une pratique commerciale douteuse

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Fin du forfait de stockage illimité Amazon Drive : une pratique commerciale douteuse

Category : Édito

Fin août 2016, Amazon annonçait en grande pompe le lancement de son service de stockage cloud illimité (facturé 70 euros par an) en France.  Un an et demi plus tard, une mauvaise nouvelle tombe pour les utilisateurs qui avaient choisi de faire confiance à Amazon. Une occasion de plus de débattre des pratiques commerciales douteuses de certains fournisseurs de stockage cloud, explications.

Le rêve était finalement trop beau. Pour la somme de 70 euros par an, Amazon fouissait un espace de stockage Web illimité, service qu’aucun autre fournisseur de stockage cloud ne s’était aventuré à proposer jusqu’alors.

Naissance et mort de l’illimité Amazon : les hypothèses

Dès ses débuts, ce plan de stockage illimité a-t-il été véritablement conçu pour être pérenne ? Ou faisait-il office de vulgaire appât alléchant dans le but rattraper un éventuel retard face à Google ou Microsoft ?

Il est également probable que cette formule ait été victime de son succès, et/ou que certains utilisateurs en aient abusé. Néanmoins, on voit mal comment un expert du secteur du cloud tel qu’Amazon pourrait omettre cette éventualité lors du lancement d’une formule illimitée à destination du particulier.

La vérité se cache dans les plans de communication et autres brainstormings « stratégie » d’Amazon. Il sera donc difficile, voire impossible, d’avoir le fin mot de l’histoire un jour. Néanmoins,  nous penchons pour la première hypothèse.

Des précédents pour être dépendants

Amazon n’est pas vraiment le premier fournisseur de stockage cloud à proposer des offres (temporaires) alléchantes, ou des volumes de stockage (très) important gracieusement…. pendant une période limitée.

On se souvient par exemple du partenariat de Dropbox avec des constructeurs de téléphones mobiles tels que Samsung ou HTC, pour ne citer qu’eux. À l’achat d’un téléphone de ces marques, en connectant votre compte Dropbox, vous disposiez d’un bonus de 50 Go gratuits bien sûr limités dans le temps.

Plus récemment, Microsoft proposait 1 téra (1000 Go) de stockage gratuit aux utilisateurs de OneDrive qui prenaient simplement la peine d’enregistrer l’email de leur compte Microsoft sur la page de l’opération. Bien sûr là encore, le gros volume était limité dans le temps.

La rançon aux données personnelles

L’objectif de ces opérations consiste simplement à rendre l’utilisateur dépendant à tel ou tel service de stockage en ligne.

Lorsque des données à la fois précieuses (ex. : photos et vidéos de familles) et volumineuses sont envoyées vers un de ces services,  et qu’un bonus de volume ou un illimité disparaît, l’utilisateur se voit alors privé d’accès à ses données. Ces dernières  sont tenues prisonnières du fournisseur, et seront débloquées une fois la nouvelle facturation, ou facturation tout court dûment acquittée.

Au final, les données personnelles jouent véritablement le rôle de rançon légale en cas de modification brutale des conditions d’utilisation d’un service de stockage cloud.

 

Les GAFAM font absolument ce qu’ils veulent 

Sous couvert de contrats à rallonge que personne ne lit, et dont la validation est indispensable pour accéder au(x) service(s), les GAFAM (géants du Web Google Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) font absolument ce qu’ils veulent.

Tantôt disparition d’un volume bonus, tantôt modification de la tarification sans préavis,  tantôt illimité qui devient limité, pratique qui n’est pas sans rappeler les slogans mensongers des premiers forfaits Internet sur téléphone mobile…

Les Géants du Web font comme bon leur semble avec nos données, et notre confiance.

Comme Amazon nous le rappelle brutalement, n’importe quel volume de stockage dont dispose un utilisateur peut disparaître d’un jour à l’autre. Quand bien même le volume est conservé,  les tarifs peuvent être revus à la hausse à n’importe quel moment.

Ce que valait vraiment Amazon Drive 

Ici, nous ne parlerons pas de la fin de l’illimité déjà largement abordée plus haut. Cette fois, nous nous cantonnerons à la qualité du service cloud d’Amazon. Quelle est notre impression après un an et demi d’utilisation ? Le moins que l’on puisse dire est que le bilan est mitigé !

Première douche froide : les applications, et on commence avec Prime Photo (Android), l’équivalent de Google Photo signé Amazon, du moins, sur le papier. Car ici, on se limite au strict minimum par rapport à Google ou Microsoft. Pas de reconnaissance faciale, pas de création de « moments » et encore moins de mini vidéos automatiques comme sur Google Photo.

Et il ne faudra pas trop compter sur un éventuel classement des photos par géolocalisation. Cette fonction pourtant basique permettant de voir toutes les photos prises à en endroit donné est tout simplement inexistante. Pire encore : alors que les fonctions se comptent déjà sur les doigts d’une main, une mise à jour de l’application a supprimé la possibilité de revoir ses anciennes photos de la semaine il y a 1 an, 2 ans, x ans…

Et c’est au tour de l’app de synchronisation Windows ou MacOS de passer au grill. Dès les premiers temps d’utilisation, on cherche immédiatement à remplacer ce client officiel par une alternative tierce partie (odrive, Goodsync, par exemple) tant ce dernier s’avère limité et peu pratique. Sans oublier les problèmes d’échec de synchronisation que nous avons pu rencontrer, notamment avec les gros fichiers. Il faut dire que le programme revient de loin. Ce n’est que depuis décembre 2016 qu’il propose une fonction de synchronisation type Dropbox. Avant, le client permettait uniquement d’uploader des fichiers depuis son ordinateur ! Là encore, le retard d’Amazon dans le domaine des applications est incompréhensible.

Bref, vous l’aurez compris, en terme d’applications, que ce soit pour la photo ou pour la synchronisation, Amazon nous délivre un strict minimum totalement indigne de son envergure.

Enfin la Webapp Prime Photo ne fait pas vraiment mieux. Non contente d’afficher une austérité rebutante, cette dernière ne permet même pas d’attendre une date en particulier pour retrouver les photos prises à un moment précis, un comble.

Au final, il faut bien avouer que selon nous, l’illimité constituait le seul attrait face aux drives de Google et Microsoft (pour ne citer qu’eux) supérieurs en tous points à celui d’Amazon. L’illimité disparu, on aura tôt fait de fuir Amazon au plus vite au profit de la concurrence.

Ce qu’il faut faire

Plus que jamais, pour le cloud comme pour le reste, il convient de se montrer prudent, un utilisateur averti en valant deux. Même après avoir choisi une solution Cloud, dans la mesure du possible, concevrez toujours une copie de vos fichiers personnels en local (chez vous). Le cas échéant, cela vous permettra a minima de basculer facilement vers un autre cloud. En cas de problème, vos données resteront toujours libérées d’une quelconque dépendance.

Paradoxalement, l’essor du cloud Web relance le débat cloud personnel, pratique qui consiste à disposer d’un boitier de stockage permettant emmagasiner un volume de données conséquent à domicile ou en PME PMI. Si cette solution vous intéresse et que vous êtes domicilié dans la région Lyonnaise,  nous vous invitons à vous rapprocher de nous pour établir un devis personnalisé en adéquation avec vos besoins pour l’acquisition d’un boitier de stockage de marque Synology.

Gardez bien à l’esprit que rien n’est jamais acquis. Le stockage des photos et vidéos est gratuit sur Google Photo? Très bien, mais il n’est pas impossible qu’un jour, Google modifie ses conditions pour facturer le maintien de vos données. La non-dépendance à ces services et la maîtrise totale de vos données s’avèrent donc plus que jamais indispensables.

 

 

 


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